Introduction: La question de l’esclavage en Afrique : Politisation et mobilisations

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Introduction: La question de l’esclavage en Afrique : Politisation et mobilisations. / Pelckmans, Lotte; Hardung, Christine.

In: Politique Africaine, Vol. 4, No. 140, 2015, p. 5-22.

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Pelckmans, L & Hardung, C 2015, 'Introduction: La question de l’esclavage en Afrique : Politisation et mobilisations', Politique Africaine, vol. 4, no. 140, pp. 5-22.

APA

Pelckmans, L., & Hardung, C. (2015). Introduction: La question de l’esclavage en Afrique : Politisation et mobilisations. Politique Africaine, 4(140), 5-22.

Vancouver

Pelckmans L, Hardung C. Introduction: La question de l’esclavage en Afrique : Politisation et mobilisations. Politique Africaine. 2015;4(140):5-22.

Author

Pelckmans, Lotte ; Hardung, Christine. / Introduction: La question de l’esclavage en Afrique : Politisation et mobilisations. In: Politique Africaine. 2015 ; Vol. 4, No. 140. pp. 5-22.

Bibtex

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title = "Introduction: La question de l{\textquoteright}esclavage en Afrique : Politisation et mobilisations",
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author = "Lotte Pelckmans and Christine Hardung",
year = "2015",
language = "Fransk",
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pages = "5--22",
journal = "Politique Africaine",
issn = "0244-7827",
publisher = "EditionsKarthala",
number = "140",

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RIS

TY - JOUR

T1 - Introduction: La question de l’esclavage en Afrique : Politisation et mobilisations

AU - Pelckmans, Lotte

AU - Hardung, Christine

PY - 2015

Y1 - 2015

N2 - Ce dossier questionne, à partir d’études empiriques, les différentes formes de mobilisations collectives portées récemment par des groupes de descendants d’esclaves (concernés majoritairement par les traites intra-africaines) et se reconnaissant aujourd’hui comme tels. Il s’attache également à croiser la nouvelle littérature sur l’esclavage et celle de la sociologie des mobilisations pour interroger la manière dont le statut de descendant d’esclaves peut constituer aujourd’hui non seulement une matrice réelle d’exclusion, mais aussi un vecteur de lutte contre différentes formes de domination, y compris quand celle-ci relève d’autres dynamiques politiques, notamment de classe, de race, ou de genre . Ces mobilisations peuvent aborder l’esclavage comme réalité vécue, comme réalité héritée qui, en tant que telle, continue d’inférioriser des populations, ou comme réalité subsumant d’autres biais d’infériorisation tout en amenant à les relier les unes aux autres dans des espaces publics. Afin d’appréhender sous un angle analytique les ambiguïtés constitutives de ces mobilisations, nous convoquerons la notion de « post-esclavage ». On le comprend, appréhender les revendications qui se formalisent au nom du « post-esclavage » requiert une approche contextuelle et nuancée. Les non-dits persistent, comme le soulignent Salah Trabelsi et Olivier Leservoisier, en insistant sur le fait que « l’étude de l’esclavage ne doit pas se focaliser uniquement sur les mobilisations identitaires et politiques et les discours revendicatifs des acteurs […]. Elle doit aussi nous conduire […] à l’indicible, aux non-dits, aux silences de l’histoire de l’esclavage . Au cœur des mobilisations politiques et publiques règnent ainsi des non-dits, voire des « semi-dits », des entre-deux qui combinent non-dits et actions revendicatives. Nombre d’entre elles s’attaquent par exemple au racisme sans évoquer l’histoire de l’esclavage et ses séquelles, qu’elles ne font que sous-entendre dans certains contextes. L’évitement de ce sujet peut faire partie des stratégies choisies par les militants d’origine servile mais peut également résulter d’un refoulement, conscient ou non, de la part de ces groupes ou des individus libres.

AB - Ce dossier questionne, à partir d’études empiriques, les différentes formes de mobilisations collectives portées récemment par des groupes de descendants d’esclaves (concernés majoritairement par les traites intra-africaines) et se reconnaissant aujourd’hui comme tels. Il s’attache également à croiser la nouvelle littérature sur l’esclavage et celle de la sociologie des mobilisations pour interroger la manière dont le statut de descendant d’esclaves peut constituer aujourd’hui non seulement une matrice réelle d’exclusion, mais aussi un vecteur de lutte contre différentes formes de domination, y compris quand celle-ci relève d’autres dynamiques politiques, notamment de classe, de race, ou de genre . Ces mobilisations peuvent aborder l’esclavage comme réalité vécue, comme réalité héritée qui, en tant que telle, continue d’inférioriser des populations, ou comme réalité subsumant d’autres biais d’infériorisation tout en amenant à les relier les unes aux autres dans des espaces publics. Afin d’appréhender sous un angle analytique les ambiguïtés constitutives de ces mobilisations, nous convoquerons la notion de « post-esclavage ». On le comprend, appréhender les revendications qui se formalisent au nom du « post-esclavage » requiert une approche contextuelle et nuancée. Les non-dits persistent, comme le soulignent Salah Trabelsi et Olivier Leservoisier, en insistant sur le fait que « l’étude de l’esclavage ne doit pas se focaliser uniquement sur les mobilisations identitaires et politiques et les discours revendicatifs des acteurs […]. Elle doit aussi nous conduire […] à l’indicible, aux non-dits, aux silences de l’histoire de l’esclavage . Au cœur des mobilisations politiques et publiques règnent ainsi des non-dits, voire des « semi-dits », des entre-deux qui combinent non-dits et actions revendicatives. Nombre d’entre elles s’attaquent par exemple au racisme sans évoquer l’histoire de l’esclavage et ses séquelles, qu’elles ne font que sous-entendre dans certains contextes. L’évitement de ce sujet peut faire partie des stratégies choisies par les militants d’origine servile mais peut également résulter d’un refoulement, conscient ou non, de la part de ces groupes ou des individus libres.

UR - https://www.cairn.info/revue-politique-africaine-2015-4-page-5.htm

M3 - Tidsskriftartikel

VL - 4

SP - 5

EP - 22

JO - Politique Africaine

JF - Politique Africaine

SN - 0244-7827

IS - 140

ER -

ID: 319157040